Internet sur la mauvaise pente

vendredi 30 septembre 2005

Internet est sur la mauvaise pente. D’année en année, de mois en mois, de jour en jours, la qualité de ce merveilleux outil se dégrade. C’est une opinion personnelle que je compte ici exposer et défendre.

Ce que l’on connaît sous le nom d’Internet est un ensemble de réseaux et de protocoles bien différents les uns des autres. Les gens croient souvent qu’Internet est l’ensemble des sites qu’ils visitent. De même, ils parlent d’Internet pour tout ce qu’ils font en ligne: téléchargement, blogging, surf, etc. Il s’agit d’une série d’amalgames: quand on surfe sur internet on utilise en fait le World Wide Web (WWW, d’où le www au début des adresses). Quand on met en ligne un fichier sur un serveur FTP, c’est aussi Internet, mais cela n’a plus rien à voir avec le WWW.

Internet, le net, est né sous la forme d’un réseau de newsgroups (Usenet) sur lesquels les scientifiques s’échangeaient des documents de recherche. Le Web tel qu’on le connaît est né plus tard, dans les années 90. Dans ces années là, on pouvait trouver sur le Web de nombreux sites sur des domaines divers et variés. De là vient l’affirmation: sur Internet on peut trouver tout ce que l’on veut. A cette époque la majorité des sites étaient dédiés à l’intelligence, à la réflexion, à la science.

De nos jours, le Web est en déclin. Les sites au contenu intelligent se raréfient. On voit émerger de plus en plus de «blogs» qui se présentent comme des «sites». Il ne faut pas confondre, un blog n’est pas un site. Sur un blog, on peut raconter tout et n’importe quoi (ce que je fais ici): du contenu sans intérêt, très personnel et pas forcément vérifié. Les vrais sites sérieux se font de plus en plus rares. Le Web perd donc de ce point de vue beaucoup de sa qualité.

D’autre part, la dominante du Web est en train de s’inverser, il y aura bientôt plus de sites commerciaux que de sites dédiés à la connaissance (si ce n’est pas déjà fait). A tel point que si vous faites une recherche sur Google, vous avez de bonnes chances (façon de parler…) de tomber sur une première page remplie de sites commerciaux, et de devoir aller à la 36ème page pour trouver un lien vers l’information que vous cherchez. C’est une mentalité: faire du fric par dessus tout. On voit ainsi des sites vendre tout et n’importe quoi (voir <a href=»http://blog.gfblog.com/index.php/2005/05/08/les-escrocs-du-p2p/>cet article à ce propos). On voit une énorme inflation sur des services en ligne totalement inconsistants, ou encore des shareware vendus à des pris astronomiques pour ce qu’ils sont, alors qu’il y a encore 5 ans ils auraient été distribués gratuitement. La faute aussi aux moteurs de recherche qui ont leur part de responsabilité dans ce phénomène: il n’est plus possible d’inscrire un site dans un moteur de recherche, comme au bon vieux temps, si ce n’est en passant par une société qui facturera cette inscription. Et ces sociétés sont légion (il y en a des milliers), elles proposent des prix astronomiques (plusieurs milliers d’euros si on veut que le site soit vraiment bien indexé), et la plupart ne sont que des arnaques. J’en profite pour saluer l’initiative de Yahoo qui est en train de développer un service de recherche qui trie automatiquement les résultats et qui, grâce à un curseur manié par le visiteur, affiche plus ou moins de sites commerciaux. Moi ça sera le curseur à la position extrême à l’opposé des sites commerciaux.

Il y a aussi la publicité. Encore une chose qui a beaucoup changé. Avant, il y avait des bandeaux publicitaires choisis par les webmasters: je met le bandeau de ton site sur le mien, tu mets le bandeau de mon site sur le tien. Cela assurait une certaine cohérence: on ne trouvait pas de la pub pour acheter du Viagra sur le site de l’association des pêcheurs de sardines qui portent des bottes jaunes. Et puis certains ont eu l’idée de créer des régies en ligne de pub, et de faire payer leurs services: vous nous payez, on affiche vos bandeaux sur tout plein de sites internet. Les sites internet sur lesquels sont affichés ces bandeaux sont les sites de particuliers ou de petites sociétés qui ont signé un contrat en ligne avec la régie selon lequel celle-ci leur donnera 3 centimes d’euro à chaque clic d’un visiteur de leur site sur le bandeau.

Je n’ai pas encore parlé du contenu multimédia ? Allons-y. Avant, les sites étaient moches; maintenant ils sont très beaux. Avant, on privilégiait le contenu sur le contenant; maintenant on privilégie le contenant sur le contenu. Avant, les sites étaient rapides à charges; maintenant la navigation avec un 56K est devenue impossible (voir cet article à ce propos). Les sites sont remplis de saloperies: images lourdes à charges, GIFs animés (le comble de l’horreur), Flash, applets Java, scripts DHTML, sons et même vidéos ! Le Web a perdu de sa sobriété. Si vous faites bien attention, vous verrez que sur la plupart des sites il y a 2 ou 3 machins multimédia (qui bougent…) par page. C’est insupportable ! On cache le vide absolu de contenu de ces sites par des fioritures. Et le pire c’est que les gens tombent dans le panneau ! Ils ne sont pas habitués, ils n’ont pas connu les débuts d’Internet, alors ils trouvent ça normal ! Heureusement il existe des utilitaires comme le savlateur AdBlock pour Firefox qui permettent de bloquer une bonne fois pour toutes tout ce contenu superflu.

Le déclin d’Internet est donc en premier lieu le déclin du Web, pour les raisons expliquée ci-avant. Mais on peut également parler de déclin pour d’autre faces d’internet. Les Newsgroups par exemple. On ne peut plus les utiliser: un message avec l’e-mail en clair, et c’est dès lors 2000 spams par jour; l’avenir va vers les groupes binaires, avec des fichiers mais pas de texte; la possibilité d’envoyer des messages anonymes (donc de spammer les newsgroups qui se retrouvent avec un ratio d’un message intelligent pour 200 spams…).

Les e-mails, ce n’est pas plus reluisant: dès qu’on met son adresse en clair sur internet, on est sûr de se faire spammer de partout. Le spam est un fléau. Si on n’arrive pas à résoudre ce problème, c’est la mort annoncée de l’e-mail. Je crois en effet que les spams sont le problème le plus grave pour l’Internet de notre époque: qui a envie d’ouvrir sa boîte e-mails si c’est pour chercher les 2 vrai messages au milieu de 300 spams ? Personne. Alors, il faudra trouver des solutions, comme par exemple la généralisation de la signature numérique des mails, et le rejet automatique par tous les serveurs SMTP et POP des e-mails non signés.

Les autres réseaux, ceux qui forment le P2P, j’en ai assez parlé à d’autres occasions. Je crois que le P2P prend en ce moment beaucoup trop de coups durs. Les gens ont trouvé uun outil formidable pour échanger en toute ilégalité des MP3 (musique) et DivX (films), alors ils en ont profité. A cela les majors ont répondu par le combat. C’est une erreur monumentale de leur part, et c’est leur arrêt de mort à long terme. A force d’être obligés de payer pour tout, les gens finiront par faire exploser le système (peut être par un boycot généralisé), du moins je l’espère. Et je m’étonne que personne n’ait encore pensé à faire payer l’oxygène que l’on respire…

Et pour finir, les autres réseaux qui forment (formaient…) Internet. Pas besoin de faire de long discours là dessus, il suffit de vous demander si vous connaissez «Gropher». Non ? C’est bien ce que je disais, de ce côté là c’est mort et enterré depuis bien longtemps… normal, il n’y avait pas assez d’images, ce n’était pas assez multimédia et attractif !

à Montpellier, le 30/09/2005

Internet est sur la mauvaise pente. D’année en année, de mois en mois, de jour en jours, la qualité de ce merveilleux outil se dégrade. C’est une opinion personnelle que je compte ici exposer et défendre.

Ce que l’on connaît sous le nom d’Internet est un ensemble de réseaux et de protocoles bien différents les uns des autres. Les gens croient souvent qu’Internet est l’ensemble des sites qu’ils visitent. De même, ils parlent d’Internet pour tout ce qu’ils font en ligne: téléchargement, blogging, surf, etc. Il s’agit d’une série d’amalgames: quand on surfe sur internet on utilise en fait le World Wide Web (WWW, d’où le www au début des adresses). Quand on met en ligne un fichier sur un serveur FTP, c’est aussi Internet, mais cela n’a plus rien à voir avec le WWW.

Internet, le net, est né sous la forme d’un réseau de newsgroups (Usenet) sur lesquels les scientifiques s’échangeaient des documents de recherche. Le Web tel qu’on le connaît est né plus tard, dans les années 90. Dans ces années là, on pouvait trouver sur le Web de nombreux sites sur des domaines divers et variés. De là vient l’affirmation: sur Internet on peut trouver tout ce que l’on veut. A cette époque la majorité des sites étaient dédiés à l’intelligence, à la réflexion, à la science.

De nos jours, le Web est en déclin. Les sites au contenu intelligent se raréfient. On voit émerger de plus en plus de «blogs» qui se présentent comme des «sites». Il ne faut pas confondre, un blog n’est pas un site. Sur un blog, on peut raconter tout et n’importe quoi (ce que je fais ici): du contenu sans intérêt, très personnel et pas forcément vérifié. Les vrais sites sérieux se font de plus en plus rares. Le Web perd donc de ce point de vue beaucoup de sa qualité.

D’autre part, la dominante du Web est en train de s’inverser, il y aura bientôt plus de sites commerciaux que de sites dédiés à la connaissance (si ce n’est pas déjà fait). A tel point que si vous faites une recherche sur Google, vous avez de bonnes chances (façon de parler…) de tomber sur une première page remplie de sites commerciaux, et de devoir aller à la 36ème page pour trouver un lien vers l’information que vous cherchez. C’est une mentalité: faire du fric par dessus tout. On voit ainsi des sites vendre tout et n’importe quoi (voir <a href=»http://blog.gfblog.com/index.php/2005/05/08/les-escrocs-du-p2p/>cet article à ce propos). On voit une énorme inflation sur des services en ligne totalement inconsistants, ou encore des shareware vendus à des pris astronomiques pour ce qu’ils sont, alors qu’il y a encore 5 ans ils auraient été distribués gratuitement. La faute aussi aux moteurs de recherche qui ont leur part de responsabilité dans ce phénomène: il n’est plus possible d’inscrire un site dans un moteur de recherche, comme au bon vieux temps, si ce n’est en passant par une société qui facturera cette inscription. Et ces sociétés sont légion (il y en a des milliers), elles proposent des prix astronomiques (plusieurs milliers d’euros si on veut que le site soit vraiment bien indexé), et la plupart ne sont que des arnaques. J’en profite pour saluer l’initiative de Yahoo qui est en train de développer un service de recherche qui trie automatiquement les résultats et qui, grâce à un curseur manié par le visiteur, affiche plus ou moins de sites commerciaux. Moi ça sera le curseur à la position extrême à l’opposé des sites commerciaux.

Il y a aussi la publicité. Encore une chose qui a beaucoup changé. Avant, il y avait des bandeaux publicitaires choisis par les webmasters: je met le bandeau de ton site sur le mien, tu mets le bandeau de mon site sur le tien. Cela assurait une certaine cohérence: on ne trouvait pas de la pub pour acheter du Viagra sur le site de l’association des pêcheurs de sardines qui portent des bottes jaunes. Et puis certains ont eu l’idée de créer des régies en ligne de pub, et de faire payer leurs services: vous nous payez, on affiche vos bandeaux sur tout plein de sites internet. Les sites internet sur lesquels sont affichés ces bandeaux sont les sites de particuliers ou de petites sociétés qui ont signé un contrat en ligne avec la régie selon lequel celle-ci leur donnera 3 centimes d’euro à chaque clic d’un visiteur de leur site sur le bandeau.

Je n’ai pas encore parlé du contenu multimédia ? Allons-y. Avant, les sites étaient moches; maintenant ils sont très beaux. Avant, on privilégiait le contenu sur le contenant; maintenant on privilégie le contenant sur le contenu. Avant, les sites étaient rapides à charges; maintenant la navigation avec un 56K est devenue impossible (voir cet article à ce propos). Les sites sont remplis de saloperies: images lourdes à charges, GIFs animés (le comble de l’horreur), Flash, applets Java, scripts DHTML, sons et même vidéos ! Le Web a perdu de sa sobriété. Si vous faites bien attention, vous verrez que sur la plupart des sites il y a 2 ou 3 machins multimédia (qui bougent…) par page. C’est insupportable ! On cache le vide absolu de contenu de ces sites par des fioritures. Et le pire c’est que les gens tombent dans le panneau ! Ils ne sont pas habitués, ils n’ont pas connu les débuts d’Internet, alors ils trouvent ça normal ! Heureusement il existe des utilitaires comme le savlateur AdBlock pour Firefox qui permettent de bloquer une bonne fois pour toutes tout ce contenu superflu.

Le déclin d’Internet est donc en premier lieu le déclin du Web, pour les raisons expliquée ci-avant. Mais on peut également parler de déclin pour d’autre faces d’internet. Les Newsgroups par exemple. On ne peut plus les utiliser: un message avec l’e-mail en clair, et c’est dès lors 2000 spams par jour; l’avenir va vers les groupes binaires, avec des fichiers mais pas de texte; la possibilité d’envoyer des messages anonymes (donc de spammer les newsgroups qui se retrouvent avec un ratio d’un message intelligent pour 200 spams…).

Les e-mails, ce n’est pas plus reluisant: dès qu’on met son adresse en clair sur internet, on est sûr de se faire spammer de partout. Le spam est un fléau. Si on n’arrive pas à résoudre ce problème, c’est la mort annoncée de l’e-mail. Je crois en effet que les spams sont le problème le plus grave pour l’Internet de notre époque: qui a envie d’ouvrir sa boîte e-mails si c’est pour chercher les 2 vrai messages au milieu de 300 spams ? Personne. Alors, il faudra trouver des solutions, comme par exemple la généralisation de la signature numérique des mails, et le rejet automatique par tous les serveurs SMTP et POP des e-mails non signés.

Les autres réseaux, ceux qui forment le P2P, j’en ai assez parlé à d’autres occasions. Je crois que le P2P prend en ce moment beaucoup trop de coups durs. Les gens ont trouvé uun outil formidable pour échanger en toute ilégalité des MP3 (musique) et DivX (films), alors ils en ont profité. A cela les majors ont répondu par le combat. C’est une erreur monumentale de leur part, et c’est leur arrêt de mort à long terme. A force d’être obligés de payer pour tout, les gens finiront par faire exploser le système (peut être par un boycot généralisé), du moins je l’espère. Et je m’étonne que personne n’ait encore pensé à faire payer l’oxygène que l’on respire…

Et pour finir, les autres réseaux qui forment (formaient…) Internet. Pas besoin de faire de long discours là dessus, il suffit de vous demander si vous connaissez «Gropher». Non ? C’est bien ce que je disais, de ce côté là c’est mort et enterré depuis bien longtemps… normal, il n’y avait pas assez d’images, ce n’était pas assez multimédia et attractif !

à Montpellier, le 30/09/2005